mercredi 8 février 2012

Machiavela versus la Sainte-Mère


Comme je le disais avant-hier, je n’ai pas reconnu mon homme dans l’image du père tel qu’il est décrit dans le livre de Dominique Devedeux.
De la même manière (et c’est peut-être un rapport de cause à effet), je ne reconnais pas vraiment Machiavela dans la description de la Sainte-Mère, entendez la mère de nos beaux-enfants. La différence dans la manière de nommer la même personne est d’ailleurs assez révélatrice.
Plus précisément, Dominique Devedeux, une fois encore, décrit des pères totalement soumis, et en l’occurrence, soumis à l’autorité de leur ex-femme. Pire, bien qu’ils ne vivent plus avec elle depuis de nombreuses années, ils continuent à lui trouver de nombreuses circonstances atténuantes lorsque certains manquements à leur rôle de mère sont avérés. De manière concomitante, même sans vraiment l’exprimer ainsi, il arrive que le père prenne la défense de son ex-femme plutôt que de sa nouvelle compagne. Je comprends dès lors ces belles-mères qui s’enfuient.
Non, je n’ai rien subi de tel. Chouchou est toujours parti du principe que son ex-femme était une mauvaise mère (parfois d’une manière qui pouvait sembler caricaturale). Quand je suis arrivée, j’ai pris en main les fourneaux et la logistique du foyer, toutes les tâches que Machiavela n’avait jamais daigné accomplir lors de sa vie commune avec Chouchou, et, dans le cadre de notre société machiste, mon investissement avant tout organisationnel était déjà une preuve de ma propension à être plus maternelle que la mère elle-même. Machiavela est autant haïe que je suis adorée par Chouchou, ce qui m’a toujours prémunie d’une comparaison en ma défaveur. Pire, il m’est arrivé, parfois, de nuancer les propos de Chouchou à l’égard de son ex-femme, pour qu’ils prennent une teinte un peu plus objective, notamment aux yeux des enfants.
Mais les faits sont là. Machiavela est une mère qui a perdu la garde de ses enfants, suite à la demande de ses propres enfants. Peu de juges octroient au père la garde de ses enfants, et, au-delà de toutes les attaques subies depuis, nous avons cela pour nous : un jour, une Juge a jugé que Chouchou était meilleur père (et, en filigrane, que j’étais meilleure belle-mère) que Machiavela n’était mère.
Il est pourtant quelques assertions dans l’ouvrage de Dominique Devedeux qui me parlent, notamment : ‘Madame l’ex ne pardonne pas à son ex d’être heureux sans elle’.
C’est si vrai. Toujours, elle cherchera à s’insinuer dans nos vies. Le problème pour Machiavela, c’est que son ex-mari, sur les conseils d’un psy, a, depuis bien longtemps, coupé tout contact avec elle. Pendant de nombreuses années, les ‘transferts’ des enfants se sont fait chez leur nounou, les parents ne se croisaient pas. Plus tard, quand la garde nous a été confiée, Machiavela, qui avait tanné le juge pour abandonner les transferts chez la nounou (elle rêvait sûrement de relations cordiales autour d’un petit café) s’est vue contrainte à venir chercher ses enfants à la maison. Malheureusement, c’était sans compter l’inflexibilité de Chouchou : il s’est empressé de construire un énorme portail pour l’obliger à faire demi-tour dans le chemin. Il n’y a eu aucun coup de fil entre les parents depuis près de 10 ans. A peine quelques sms. Aujourd’ hui, le peu d’échange qui se fait prend la forme de lettre, souvent en recommandé.
Mais Machiavela ne se décourage jamais. Dominique Devedeux l’exprime aussi : ‘On n’en sera jamais débarrassée.’ Machiavela, toujours, revient par la bande.
Au début, c’était en faisant la gentille. Passée sa rancœur d’avoir perdu la garde des enfants (et donc la pension), elle s’est revigorée, a tenté de faire la mère parfaite, un week-end sur deux et la moitié des vacances. Elle a commencé à mijoter quelques petits plats, a couvert ses enfants de cadeaux, ils en ont été reconnaissants. Elle les a emmenés en vacances, parfois ça débordait sur nos dates alors elle nous demandait de les lui laisser un peu plus de temps. Nous demander quelque chose, pour elle, c’était déjà faire en sorte qu’on pense à elle. Elle m’a même proposé (par l’intermédiaire de son fils), à la naissance de mes enfants, de venir m’épauler et de faire la babysitter ! Elle qui ne s’était jamais levée la nuit pour ses gosses, c’était vraiment très très drôle !
Evidemment, nous ne sommes pas dupes. Alors elle a changé de stratégie. Et, il y a quelques semaines, elle a à nouveau saisi le Juge aux Affaires Familiales pour récupérer de l’argent, suite au retour de sa fille de 19 ans chez elle. Alors on a reparlé d’elle à la maison, ça a dû la faire jubiler. Mais maintenant, on ne s’appesantit pas. On en parle 24 heures une bonne fois pour toute, le temps de mettre en place une stratégie de riposte, et puis on clôt le sujet. Surtout, se recentrer sur nous et nos enfants.
Et au diable le reste ! La meilleure protection, c’est le mépris.

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